The Cure @ Park&Suites Arena, Montpellier, 18/11/2016

Publié le par Mademois'Hell

Il y a des concerts comme ça.

Il y a des concerts que vous attendez pendant un an, après avoir acheté fébrilement vos places un matin d'automne, en surveillant à la limite de l'anxiété la taille de la file d'attente sur le site Internet, avec la trouille pas nécessairement rationnelle d'être arrivé trop tard.

Et puis ils arrivent.

C'est dans cet état d'esprit que je suis montée dans un train le 18 novembre au matin, pour traverser la France en direction de Montpellier, pour voir The Cure en concert. J'avais vaguement jeté un œil aux vidéos et aux setlists d'anciennes dates de la tournée, j'avais révisé, je pensais que j'étais parée.

Je ne l'étais pas.

Je n'étais pas prête pour la première partie, mais ça, c'est normal avec moi. Trois fois sur quatre, je ne connais même pas le nom du groupe qui ouvre pour le main act que je vais voir. Et ça me convient très bien : j'aime avoir la surprise, j'aime faire des découvertes. Comme j'aime à le dire, j'ai découvert mon groupe préféré actuel en première partie de mon ancien groupe préféré, et c'est l'une des anecdotes musicales de ma vie que je trouve fabuleuse. Cette fois-ci, la première partie, c'était le groupe glaswégien The Twilight Sad. Pendant une petite heure, le groupe a balancé son rock indie, teinté de cold wave, un peu à la sauce Editors, un peu façon cocktail Interpol mais sans glace, avec un accent écossais inimitable. Oui, l'accent écossais, le détail qui tue, les petits "r" roulés qui ont totalement réussi à me convaincre, tout triviaux qu'ils étaient. Bon, sans ça, je vous rassure, la musique elle aussi tenait tout à fait la marée.

Passée ces quelques minutes (ça a vraiment semblé court) où le public n'est vraiment pas assez sorti de son apathie à mon goût, et un gros quart d'heure supplémentaire d'attente, les lumières se sont enfin éteintes sur notre attente et a commencé, à quoi bon la jouer suspense, mon meilleur concert de l'année.

Pendant deux heures et demie de set dont trois encores, Smith & co ont envoyé déferlante sur déferlante de titres, de toutes les époques, pour tous les goûts. Quelques mois avant, je craignais un peu le concert de tubes. J'avais cru comprendre en voyant la setlist de Paris, trois jours plus tôt, que ce ne serait pas forcément le cas. Dès les premières phrases de Shake Dog Shake, j'ai compris.

Je ne vais pas raconter titre par titre, cela prendrait trop de temps, mais la setlist à laquelle nous avons eu droit (elle change à chaque date) était vraiment parfaite pour moi. De ma chère Charlotte Sometimes à l'incontournable Boys Don't Cry en passant par la pesante One Hundred Years et l'irréelle A Forest, avec deux titres inédits (It Can Never Be The Same et Step Into The Light) et une conclusion hallucinante sur Why Can't I Be You?, on a traversé des décennies de carrière et si on a pris autant de rides que les musiciens, l'énergie, elle, y est toujours.

C'était un bonheur à regarder, entre l'énergie et la joie déployées par les musiciens, les lumières et les visuels parfaitement calés, mais aussi à entendre. Je crois que je ne m'avance pas trop en disant qu'il s'agit de la meilleure sonorisation que j'ai jamais eue en concert. Imaginez une salle assez grande comme l'Arena de Montpellier, un concert de rock… Pas mal d'ingrédients pour un son saturé qui défonce les oreilles sensibles. Dites-vous que c'est mon cas, que j'avais oublié mes buchons d'oreille et que je me trouvais dans le premier tiers de la fosse, à 10-15 mètres de la scène, pas plus. Je n'ai pas eu le moindre acouphène. J'y croyais à peine moi-même. Vraiment, super boulot.

Je suis sortie de là des étoiles plein les yeux et des souvenirs vissés dans la tête. C'était il y a plus de deux semaines, et bien sûr, depuis, je fais ma fangirl et je les écoute quasi en boucle alors que je ne me suis jamais considérée comme archi-fan du groupe jusqu'à maintenant.

Il y a des concerts comme ça, qui font exploser votre appréciation pour un groupe ou un-e artiste. Dans une salle remplie de fans de toutes les époques et de tous les âges, je le suis peut-être devenue ce soir-là, moi aussi.

Setlist:

Shake Dog Shake
Fascination Street
A Night Like This
The Walk
Push
Inbetween Days
Sinking
Pictures Of You
High
Charlotte Sometimes
Lovesong
Just Like Heaven
From The Edge Of The Deep Green Sea
One Hundred Years
Give Me It

It Can Never Be The Same
Burn
Play For Today
A Forest

Step Into The Light
Want
Never Enough
Wrong Number

The Lovecats
Lullaby
Friday I'm In Love
Boys Don't Cry
Close To Me
Why Can't I Be You?

Publié dans Live reports, Rock

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